Les rumeurs et messes basses à ton égard étaient régulières à Poudlard, notamment sur tes idéologies ou sur tes conquêtes féminines. Il n'était pas rare que tu sois le centre de l'attention de beaucoup de monde, que tu sois le sujet de discussion. Et clairement, être le nombril de beaucoup de monde ne te posais aucun soucis. Tu aimais ça, attiser les foules. Et plus les rumeurs et les 'on dit' étaient gros et irréels, plus tu en jouais. Il était plutôt rare de ne pas te voir te balader avec ton sourire médisant. Ce petit rictus agaçant qui apportait aussi tout le charme à ta tête à claque. Tu étais hautain, impétueux et désinvolte et ces traits de caractère se lisaient sur ton visage. Tu possédais cette réputation de crétin que tu assumais complètement. Personne n'osait vraiment ouvrir sa bouche devant toi, mais tous avaient la langue facile lorsque tu avais le dos tourné. La peur pouvait se dessiner sur le visage de certains élèves lorsque leurs regards croisaient le tiens et pourtant tu fascinais les trois quart de cette école. 'Prospéro par ci', 'Prospéro par là', ton caractère, ton physique et ton nom de famille faisaient beaucoup à cette influence que tu possédais sur autrui.

Seulement, la rumeur d'aujourd'hui ne t'avait pas faire rire, loin de là. Justement. Elle avait créé chez toi une certaine crispation et le petit rictus que tu baladais sans cesse dans les couloirs du château avait finalement disparu. La colère pouvait se lire dans tes yeux. Ton visage s'était fermé, la mâchoire était serrée. En effet, tu ne sais pas comment, mais tu avais intercepté des chuchotements d'élèves qui parlaient de ton père et de son éducation plutôt 'particulière'. Personne n'était au courant de ses agissements hormis ta soeur et ton meilleur ami Caius. Mais, il est clair que malgré la légère paranoïa qui vit en toi, tu n'avais aucun doute sur la loyauté de ces deux personnes.

Tu passais ton cours de vol a repenser à ces dires, qui étaient en soit, pour une fois vrai. Ton père avait passé ton enfance à te torturer psychologiquement, te priver de tes droits inaliénables. Et malheureusement, la torture ne s'est pas arrêtée à la psychologie, non, elle a également été physique. T'administrant le sortilège de Doloris. Lorsque tu repenses à ces moments, des picotements de douleur se propagent dans ton coeur.  Tu te revois, te tortillant au sol, recroquevillé, à hurler de douleur, les yeux humides par les larmes montantes. Petit à petit, le calvaire devenait de moins en moins douloureux. Ton corps finissait par s'habituer à l'intensité de ce sort. Te rendant plus fort, plus rude, plus solide, moins fragile. Mais il est clair, que ce n'est pas quelque chose dont tu aimes te vanter. Au fond de toi, tu avais honte de ton père et de sa folie. Indirectement, tu ne souhaitais pas devenir comme lui, même si tout laisse à penser que toi aussi, la folie viendra te chercher. Ton cercle d'évolution était tellement sombre, qu'il était presque trop logique que toi aussi, tu deviennes un sorcier sanguinaire comme lui. Pendant tout ton cours de vol tu pensais à qui aurait pu raconter ces choses sur toi sans avoir peur des représailles. Tu te refaisais toutes tes conversations en boucle dans la tête, cherchant à quel moment tu aurais pu faillir et avouer à demi-mesure ton secret le plus sombre.

Et puis, comme d'un éclair de génie, un visage apparait dans tes pensées. Celui d'Aphrodite Nott. Tu te rappelles t'avoir confier à elle lorsque vous étiez petit alors qu'elle avait surpris, sans le vouloir, une scène entre ton père et toi-même. Tu lui avais ensuite tout avouer sur les agissements de Morphin, avant de tourner les talons, pour ne plus jamais lui adresser la parole de ta vie, refusant la moindre empathie de sa part. Peut-être avait-elle parler de cela à Héra, étant sa meilleure amie, Héra lui avait peut-être parlé de vos possibles fiançailles ? Une fois le cours terminé, tu voyais noir. L'énervement avait pris possession de ton corps, te guidant sans réflechir. Tu entres dans le château, te dirigeant là où tu pouvais probablement trouver une fille à la pause : les toilettes des filles. Tel un Grapcorne, tu fonces tête baissée, déterminée à en découdre avec ta victime, sans même prêter attention aux autres.

Lorsque tu ouvres la porte des toilettes des filles, ton regard scrute la pièce, sans même te soucier des autres filles présentes. Ton regard se pose sur une blonde. C'est elle. D'un ton sec et clair, tu ordonnes aux autres "Sortez toutes d'ici, sauf toi", en désignant Aphrodite de la tête. Ni une, ni deux, toutes les filles s'exécutent. Une fois la pièce vide, tu te précipite sur Aphrodite, la plaque contre un mur, dégainant ta baguette et la pointant sous son menton. Ton regard est noir, aucune once de lumière est présent dans tes pupilles et tu lances "Qu'est-ce que tu as été raconté toi ? Il va falloir te taire Nott si tu veux pas disparaitre malencontreusement"