Personnalité

Quand je me retrouve seule, en pleine introspection, et que je réfléchis à quel genre de fille je suis, je crois que la première chose que je peux dire c'est que je suis contradictoire. En fait, à chaque recto son verso et je ne fais pas exception.

Par exemple, je ne supporte pas les injustices, c'est viscéral chez moi. C'est une bonne chose, me direz-vous. Et je répondrais que oui. Sauf que l'autre face de la pièce, c'est que je me mets parfois très vite en colère. Et la vérité c'est que vous voulez pas être du mauvais côté de la baguette ou du bras quand je m'énerve.

Autre exemple ? Je suis capable de prendre des décisions rapidement, parce que je suis capable d'analyser les situations rapidement. Le verso c'est qu'une fois que j'ai pris une décision, il faut se lever tôt pour me faire changer d'avis. On peut dire que je suis têtue, je préfère déterminée.

Après, bon, on dirait que j'ai que des défauts et puis, comme tout le monde j'en ai mais si je devais donner ma plus grande qualité, je dirais sans hésiter que je suis quelqu'un qui déborde d'amour. De l'amour pour ma famille, pour mes amis. Pour ceux qui nous sont chers. Je peux aimer sur un instant. Mais je peux aussi être froide envers ceux qui ont trahi mon amour.

Je sais quand même me mettre à la place des autres, je ne dis pas que je suis un parangon de l'empathie, mais je sais assez facilement relier les points pour savoir quand quelqu'un ne va pas bien et le prendre en considération. Relier les points, c'est pratique socialement, mais c'est aussi bien en termes académiques, parce que la perspicacité c'est parfois ce qui fait la différence entre un O et un E.

Mais ça vient pas comme ça. Je passe du temps, très apprécié d'ailleurs, à la bibliothèque pour emmagasiner le plus d'informations possibles. Je lis, je m'entraîne, je travaille, et j'en arrive à avoir un carnet de notes presque parfait, qui m'a permis de réellement choisir mes matières cette année.

Je n'ai qu'une envie : montrer ce que je vaux. Découvrir ce que je vaux, aussi. J'essaie de mon montrer le plus digne possible de tout ce qui m'arrive, de peur qu'on me renie dans ma famille et dans le monde des sorciers.

Je ferais quoi, moi, sans plus personne ?

• J'écris régulièrement à ma soeur Petunia, qui ne me répond jamais. • J'étais amie avec un jeune sorcier avant même de découvrir mes pouvoirs. • Mes cheveux sont d'un roux profond, mais peuvent aller jusqu'au blond vénitien en plein soleil. • Le vert de mes yeux rappelle l'émeraude. • Théophile Gautier aurait pu parler de moi quand il a écrit “Elle avait les yeux verts, et jusque sur sa croupe - Ondoyait en torrent l'or de ses cheveux roux.” •

Histoire

Née le dernier jour où l'on est autorisés à présenter nos vœux pour la nouvelle année, je suis arrivée à temps pour que ma mère puisse prendre une autre bonne résolution que celle d'enfin se débarrasser de l'enfant qu'elle portait. Enfin, elle voulait que je sorte, s'entend. J'ai fait la joie de mes deux parents, mais aussi de ma grande sœur. Ca, ça va pas durer.

Petunia et moi nous entendions bien. Elle était une bonne grande sœur, j'ai trouvé, dans l'ensemble. Rien de bien fou à déclarer. Nous jouions régulièrement au parc près de l'Impasse du Tisseur. On n'habitait pas très loin, et nos parents nous autorisaient à y aller seules. On se sentait grandes.

C'est là-bas que j'ai rencontré celui qui sera mon plus grand ami et mon plus gros échec. Severus. Je le voyais me regarder. On s'est approchés, on était des enfants. Il m'a parlé de la magie, et Petunia l'a détesté sur l'instant. Je m'échappais parfois du regard de ma sœur pour jouer avec mon ami. Il m'expliquait des choses sur ce monde. Un jour il m'a dit que j'étais une sorcière aussi et j'ai ri. Mais il avait raison.

Un jour, en rentrant du parc, une femme m'attendait. Mes parents m'ont invitée à m'asseoir, et la femme m'a expliqué qu'elle était là parce que j'avais le don de magie. Que j'allais, à onze ans, partir loin de ma famille pour étudier dans un grand château avec plein d'autres enfants qui ont les mêmes capacités que moi. Severus m'avait parlé de tout ça mais je n'ai rien dit. J'ai feint la surprise. Je ne voulais pas qu'il ait d'ennuis.

Petunia fulminait. Elle coupait la parole à la femme, pour lui demander si elle allait elle aussi développer des pouvoirs. Elle voulait à tout prix être spéciale, comme moi. Elle s'est mise à pleurer, a quitté le salon, et notre relation n'a plus jamais été au beau fixe.

Le lendemain j'ai tout dit à Severus, et on a commencé à s'imaginer la vie tous les deux à Poudlard.

Réglé comme une horloge, le jour de mes onze ans, j'ai reçu une lettre qui m'expliquait que j'allais entrer à Poudlard en septembre. Une autre femme est venue et nous a emmenés, ma famille et moi, sur le Chemin de Traverse. Petunia ne voulait pas venir, mais mes parents lui ont dit qu'elle ne pouvait pas rester seule à la maison. Elle a pleuré pendant toute la journée.

J'ai fièrement montré ma lettre à mon meilleur ami, et il m'a montré la sienne. On n'attendait plus que le premier septembre pour se retrouver ensemble. Le premier septembre est arrivé.

Ma famille m'a accompagnée sur le quai. J'ai vu Severus au loin, mais il m'avait dit de ne pas venir le voir, alors je suis restée avec Petunia en attendant l'heure. Elle me criait dessus, elle me disais que c'était pas juste, parce qu'elle était l'aînée et que c'est elle qui aurait dû avoir des pouvoirs. Plusieurs personnes se sont retournées vers nous et j'ai essayé de la calmer, mais en vain. Elle était énervée parce que le Directeur lui avait dit qu'elle ne pourrait jamais venir. Mes parents ont jugé bon de repartir, après m'avoir embrassée une dernière fois.

Je me suis retrouvée seule sur le quai, à plusieurs minutes du départ, les larmes aux yeux. Une petite de onze ans excitée mais terrorisée. J'ai pris mon courage à deux bras et ma valise sur l'épaule avant d'entrer dans le train à vapeur. Je me suis assise seule dans un compartiment. Tout le monde était avec sa famille. J'ai pleuré pendant longtemps. Puis Severus est arrivé et m'a réconfortée. Il avait raison : une fois tous les deux à Serpenrard, les choses iraient mieux. J'ai juste entendu un garçon ricaner que s'il allait à Serpentard, il préfèrerait encore rentrer chez lui.

On a fermé la porte du compartiment. On a passé un bon voyage. Les barques sur le lac noir. Le Choixpeau sur ma tête. Gryffondor. Le Choixpeau sur la tête de Severus. Serpentard.

J'ai regardé Severus se diriger vers sa table, alors que j'étais assise à la mienne. On aurait pensé que notre séparation signerait la fin de notre amitié, mais nous avons tenu bon. Nous avons chacun de notre côté rencontré des personnes qui sont rapidement devenues des amis. Nous avons élargi notre cercle, comme on dit, mais Sev et moi passions toujours beaucoup de temps ensemble, avec son nouvel ami Remus, à la bibliothèque. Nous essayions de nous retrouver ensemble lors des cours. Notre amitié s'est renforcée, malgré les disparités entre nos maisons et nos amis respectifs.

Le monde de la magie s'est assombri, et je sens que nous allons bientôt devoir tous faire un choix crucial concernant ce Voldemort. J'espère que nous ferons tous le bon. En attendant, j'essaie de profiter de ma dernière année avant les études supérieures avec mes amis, que j'espère un jour réconcilier.

Les codes

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<b>Louisa Burnham</b> — @"Lily Evans"

Préfète (facultatif)

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@"Lily Evans